Les visiteurs 3

Sorti en 1993, « Les visiteurs » était une superbe claque. Mélange de film historique, de fantastique et de comédie, il reste un de mes films préférés. Le 2e volet sorti quelques années plus tard était déjà nettement en deçà et très commercial (« Crunch… »). Presque 20 ans après, qu’attendre de ce 3e épisode, pas spécialement désiré ?

Alors on va commencer par le positif, au niveau des costumes et des décors, c’est très bien (on sent qu’ils ont eu du budget). La musique est toujours au rendez-vous. On retrouve avec plaisir les mêmes thèmes et quelques petites nouveautés.

Pour ce qui est des acteurs, il y a beaucoup de nouvelles têtes en plus du trio Clavier-Reno-Chazal. Certains personnages ont étés remplacés (le roi, l’enchanteur Eusabius) sans vraiment savoir pourquoi, et parmi les nouveaux personnages introduits, si certains sont intéressants (notamment Sylvie Testud qui reprends le rôle qu’aurait probablement dû avoir Lemercier ?), la plupart des autres ne servent à rien (Lorenzo Baldini, Flore, Prune, Philibert…).

Pour ce qui est de l’histoire, c’est là que ça coince. Pour une comédie, ce film n’est pas drôle. Je n’ai pas esquissé plus qu’un sourire durant tout le film, ce qui contraste violemment avec le premier volet. On est clairement plus dans un film historique-fantastique qu’une comédie, mais un film historique avec beaucoup de répliques tournant autour de la merde, du caca, du crottin…. Il y aurait eu moyen de faire énormément mieux avec cette période de l’histoire (on rencontre d’ailleurs une flopée de personnages historiques tels Marat, Robespierre, Saint-just, ou encore la « mère de Dieu »,… pas forcément toujours utilisés à bon escient).

De plus, l’objectif principal des protagonistes n’est pas clair : Godefroy, à peine évadé, souhaite remettre le dauphin sur le trône (rien que ça…), mais en cours de film, il décide subitement de trouver l’enchanteresse. Aucune mention des bijoux du duc de Pouille qui sont pourtant la raison d’être du 2e volet…

Dans l’ensemble, l’intrigue est assez maladroite et pas spécialement cohérente avec les précédents volets. Le scénario nous en apprendra un peu plus sur la famille Montmirail, et notamment sur Gonzague de Montmirail, évoqué dans le premier volet et joué ici par Franck Dubosc (qui fait du Dubosc), confronté à son ancêtre. La vision de la noblesse façon louis XIV par Godefroy est assez savoureuse, même si très peu développée. On assiste aussi à la transformation du nom Jacquouille en Jacquart, et à la saisie du château des Montmirail par Jacquouillet.

Pour le fan que je suis, ça m’a quand même fait plaisir de revoir les personnages de Godefroy et Jacquouille, même si ils ont pris un sacré coup de vieux (que le scénar explique), et qu’ils sont assez en retrait dans cette histoire.

Pour la fin : on a droit à un possible 4e volet (le dernier ? je l’espère…), puisqu’encore une fois nos deux compères se retrouvent dans la mauvaise époque (avec le descendant de l’enchanteur qui a aussi fait le voyage ce coup-ci), dans les années 40 sous l’occupation nazie. Le prochain épisode -si prochain épisode il y a- lorgnera probablement du côté des « papy fait de la résistance »… D’ailleurs, nouveau petit problème de cohérence : si jacques-henry jacquard est un pré-ado dans les années 40, il est censé avoir quel âge en 1993, dans le premier volet des visiteurs ? Parce que Clavier ne fait pas 60 ans… A moins que Godefroy ai changé l’histoire en discutant avec Gonzague ? (Le sort de Gonzague n’est pas clairement précisé à la fin, mais on a l’impression qu’il a pu échappé à la guillotine suit au dialogue avec son ancêtre).