Ça (2017)

Depuis l’annonce du projet il y a quelques années de cela, j’attendais cette nouvelle version de « Ça » avec une certaine impatience (je pensais même que Grippe-Sou serait un peu ‘teasé’ dans la série 11/22/63, ceux qui ont lu le livre comprendront).

Fan de Stephen King, je n’ai jamais beaucoup aimé le livre (qui a de bonnes idées mais un développement et une fin pas terrible), que j’ai toujours trouvé plus visuel que littéraire. D’ailleurs, j’avais beaucoup aimé le téléfilm des années 90, et je me demandais vraiment ce qui pouvait sortir de ce remake version 2017. Même si il était assez réussi (et qu’il a changé la perception des clowns pour des générations entières.. 🙂 ), le téléfilm était loin d’être parfait. Pour peu qu’il soit un peu ambitieux et vu le matériel de base, un reboot pouvait très bien se transformer en nouvelle référence du genre. Et j’aurais vraiment aimé que ce soit le cas…

Globalement, le film en lui-même est bien fait, avec une belle image et de bons acteurs. Aucune fausse note au niveau des enfants (ils doivent être potes dans la vraie vie), et on reconnait bien les différents personnages (Bill, Ritchie, Eddie, etc…). Pour ce qui est du protagoniste principal, Grippe-sou, Bill Skarsgård interprète une variation intéressante du célèbre clown (très inspiré par le joker de Heath Ledger), moins adulte mais beaucoup plus proche d’une ‘créature malfaisante’ que sa version des années 90.

Ce remake réadapte la trame du livre, en séparant la partie avec les enfants dans un premier opus (se déroulant dans les années 80 au lieu des années 50) et la partie avec les protagonistes adultes dans un prochain film qui se déroulera de nos jours. Cette réadaptation temporelle est plutôt réussie et fonctionne plutôt bien.

Mais là où le film pêche principalement, outre les quelques incohérences du scénario sur lesquelles je reviendrai un peu plus loin, c’est surtout dans le fait que le film… ne fait pas peur. Et ça la fout mal pour un film d’horreur (ou sur-vendu comme tel). On sursaute (parfois), mais sans plus. A aucun moment on ressent une réelle angoisse pour les protagonistes. La faute à la musique, qui indique gentiment les scènes qui font peur. C’est la grande différence (et elle est de taille) avec le téléfilm, où le clown n’était pas très présent (genre 20-30 minutes grand max), mais la tension était palpable tout le long du film. Ici, merci la musique, on sait quand il est là… ou pas. En tant que film d’horreur, le film est clairement raté, ou du moins pas à la hauteur du mythe.

Pour ce qui est du scénar, on a le droit à certaines scènes du livre intelligemment oubliées (je pense notamment à la scène de ‘team building’ un peu spéciale avec Beverly dans les égouts), d’autres un peu différentes (le rôle de Ben/Mike), et des nouvelles plutôt bien trouvées et raccord avec l’univers (les 3 portes dans la maison). Par contre, vers la fin, pas mal d’incohérences apparaissent. Déjà, on sait très peu de choses sur ça, sur son origine (il n’y a aucune scène équivalente à la scène de la ‘petite fumée’), et de fait, sur comment le tuer (exit les balles en argents, ou la fronde). De plus, pour pas mal de spectateurs dans la salle, il n’était pas spécialement évident que les adultes ne voient pas (ou ne veulent pas voir) ça…

Malgré tout, je dois quand même avouer que je suis très curieux de voir le 2e volet, qui se déroulera logiquement 27 ans plus tard, soit fin 2016. Rien n’est signé pour le moment, et le scénar est en cours d’écriture, mais les premières rumeurs de casting lues à gauche à droite sont particulièrement alléchantes (Joseph Gordon-Levitt, Jake Gyllenhaal, Chris Pratt dans le rôle de Ben, ….), bien aidé en ce sens par les bons scores au box-office.

En espérant de tout cœur que le réal et les scénaristes se lâchent, desserrent le frein à main, et nous gratifie d’un Grippe-Sou affamé et revanchard, enfin utilisé à bon escient.